VIGILE OU AGENT DE SÉCURITÉ PRIVÉE.
- RETEX-KAIZEN La puissance de votre réussite
- 27 mars
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 avr.
EN L'ESPACE DE TROIS SEMAINES, UN DEUXIÈME CAS DE VIOLENCE RATTRAPE LE MONDE DE LA SÉCURITÉ PRIVÉE. Un agent de sécurité tabasse une cliente dans une superette à Mantes-La-Jolie.
Nous allons faire un rappel de l'article R631-10 du Code de la Sécurité Intérieure et étudier plusieurs cas non conformes à la formation théorique des agents de sécurité. J'apporte cette précision parce que plusieurs agents nous rappellent que le terrain c'est à dire la pratique est différente de la théorie.
Mais alors, que dit la loi exactement au sujet de l'article R631-10 du CSI ?
Interdiction de toute violence, même légère.
Sauf dans le cas de légitime défense prévue aux articles 122-5 et 122-6 du code pénal, les acteurs de la sécurité privée ne doivent jamais user de violence, même légères. Lorsqu'un acteur de le sécurité privée, dans l'exercice de ses fonctions, ne peut résoudre un différend de manière amiable avec un tiers qui ne veut pas se soumettre aux vérifications et contrôles légalement effectués, il doit faire appel aux forces de Police ou de Gendarmerie territorialement compétentes. Ne l'oubliez pas !
Premier cas non conforme à la formation théorique : Que dire donc de notre Vigile ?
FORMATION DES AGENTS DE SÉCURITÉ Formation ! Formation !
Former les agents de sécurité à la gestion des conflits, la gestion des émotions, la ou les attitudes à adopter lorsque les prémices sont présents.
Quelles sont les différentes manifestations du conflit ?
1 - Les manifestations verbales. On est au stade du pré-conflit : des insultes (faire attention à l'articulation des mots, au débit de paroles etc.) À partir de là, vous pourrez encore gérer le conflit en adaptant votre comportement, en pratiquant l'écoute active, l'écoute sincère, la reformulation ou feed-back, la gestion des émotions.
2- Les manifestations non-verbales. Stade de la confrontation ou pas encore, gestuelle et visuelle. Votre comportement conditionne celui de l'agresseur. En réagissant bien, vous pourrez éviter 90% des conflits. Faire attention à votre langage corporel, la gestuelle, les expressions faciales, les émotions qui s'y dégagent.
3- Les manifestations physiques, pugilat. C'est la crise. On se trouve dans une situation conflictuelle dégradée, des coups sont distribués tous azimuts. À ce stade, c'est le résultat qui départage. Malheureusement, les conséquences sont souvent déplorables.
Analysons la vidéo.
NB : J'ignore les tenants et aboutissant de cette affaire. C'est pourquoi je vais me limiter à ce que je vois, aux actes de l'agent de sécurité. C'est ce qui nous intéresse pour sensibiliser les agents (RETEX ou REX.)
Certainement, l'agent pense que la dame dissimule un objet du magasin dans son sac. Ce que cette dernière nie avec force.
L'agent est-il certain à 100% ? Je l'ignore. Soit il l'est, soit le refus de la dame lui fait croire qu'elle dissimule quelque chose.
Peut-être qu'il en déduit que c'est pour cette raison qu'elle ne veut pas se dessaisir de son sac. Ça serait une première erreur si l'agent en vient à cette conclusion.
Ce n'est pas parce qu'elle refuse de montrer son sac, qu'elle est coupable de quelque chose.
Peut-être c'est quelqu'un qui connaît ses droits, qui sait que sans preuve, l'agent n'a aucunement le droit de contrôler son sac. Et elle a raison sur toute la ligne.
Si l'agent est sûr de lui à 100%, il doit faire appel aux forces de l'ordre et l'empêcher de partir. Il peut même aller jusqu'à l'entraver en application de l'article 803 du code de procédure pénale. La loi l'y autorise.
MAIS EN AUCUN CAS, L'AGENT A LE DROIT DE PORTER DES COUPS COMME ON L'A VU DANS CETTE SÉQUENCE. AUCUN DROIT.
De surcroît, nul ne doit se faire justice soi-même. Principe fondateur de la procédure civile. Se faire justice soi-même, une réaction humaine compréhensible, pourtant juridiquement et pénalement sans aucun fondement, donc répréhensible.
C'est totalement inadmissible. Non seulement il a ruiné sa carrière, il a terni l'image du métier et fait perdre un contrat à son employeur. Tout ça pour méconnaissance de la déontologie des métiers de la sécurité privée, pour manque de maîtrise de soi. Le CNAPS ne peut pardonner ça, la justice aussi …!
Voici l'une des raisons pour lesquelles le citoyen lambda qualifie les agents de sécurité de vigiles. Et que dire des journalistes qui n'emploient que ce mot !
C'est quoi un Vigile, d'où vient le nom ?
Tout d'abord, il faut bien le reconnaître, ce n'est pas péjoratif de nommer un agent de sécurité "VIGILE".
Le terme "vigile" est souvent utilisé pour désigner un agent de sécurité, bien que dans le langage professionnel, on parle plutôt d’agent de prévention et de sécurité (APS).
Le mot "vigile" vient du latin "vigilia", qui signifie "veille" ou "gardien".
Dans l’Antiquité romaine, les "vigiles" (ou Vigiles Urbani) étaient une sorte de police et de pompiers chargés de la surveillance et de la protection de la ville, notamment contre les incendies et les troubles.
En français, le mot a conservé cette idée de veille et de surveillance, donnant naissance au sens actuel d’agent de sécurité.
La personne ne doit subir, ni violence, ni humiliation. Pour atteindre cet objectif, l'agent de sécurité doit apprendre à gérer son stress, ses émotions. Car les émotions animent nos pensées.
Deuxième cas non conforme à la formation théorique : l'agent perd patience.
Nous évoquions plus haut, les manifestations verbales du conflit. Ici on est au stade du pré-conflit: des insultes, peut-être même des remarques acerbes. Pour l'agent, la situation est devenue ingérable. Le comportement adapté à avoir ici consiste le TAMIS (se faire remplacer, un changement d'interlocuteur peut être la clef). L'agent mis en cause quitte le champ visuel de la jeune femme. Du moment où, elle ne le voit plus, elle va redescendre d'un cran, même si elle a atteint le paroxysme. Mais, vu que l'agent est toujours devant elle, les invectives se poursuivent.
Malheureusement, les collègues se sentant démunis, abandonnent l'agent seul face à la jeune femme (Ils auraient dû prendre le relai). Les insultes se poursuivant, l'ego prend un coup "L'EGO" n'a pas besoin d'accent dit-on souvent !
Retenez qu'avant tout l'agent de sécurité est un humain commandé par trois cerveaux :
1- Le cerveau reptilien (animal): Instinct de survie, les 5 sens, l'affrontement ou agressivité, l'immobilité ou la fuite.(Défavorable à la gestion du conflit)
2- Le cerveau Limbique : les émotions, la mémoire (le vécu). (Défavorable à la gestion du conflit.)
3- Le Cortex : Intelligence, Créativité, Réflexion, Analyse, Prise de décision, Raisonnement. (Favorable à la gestion du conflit) Donc ne pas être dans le jugement, être dans l'empathie, se mettre à la place de l'autre.
Naturellement, le reptilien a pris le dessus, l'agent a perdu toute objectivité. C'est ainsi qu'il est devenu agressif. Même l'éventuelle perte de la carte professionnelle devient secondaire. Il n'en a plus rien cure.
Soyez dans l'empathie, soyez orienté solution et vous résoudrez facilement des situations de conflits.
Troisième cas non conforme à la formation reçue : l'agent répond sur le même registre.
Répondre à l'agressivité par de l'agressivité c'est mettre de l'huile sur le feu.
Je sais que les agents sont confrontés parfois à des situations difficiles, mais comment ne pas passer de VICTIME à AGRESSEUR ? Tel doit être le but ultime !
Ici aussi un agent confronté à de l'agressivité. Tout dépend du comportement de l'agent face à la situation. Sa gestion du stress et des émotions.
On ne le rappellera assez : Nul ne doit se faire JUSTICE soi-même. Répondre à l'agressivité par de l'agressivité, c'est mettre de l'huile sur le feu, on ne gère plus rien.
Un agent m'a fait la réflexion suivante : C'est la légitime défense. PARDON !
La légitime défense n'est pas une autorisation légale de se faire justice soi-même.
Selon l'article 26 de la loi n°2021-646 du 25 mai 2021 pour une sécurité globale préservant les libertés dans son paragraphe sur la Protection des agents de sécurité : "La qualité d'agent privé de sécurité en exercice constitue désormais une circonstance aggravante pour les faits de violence dont l'agent est la victime ou l'auteur."
Allez porter plaine, même si c'est contre X. Ne cherchez pas à vous venger ou bien à répondre à l'agression.
Si les agents de sécurité ne veulent plus être qualifiés de Vigile, qu'ils arrêtent d'afficher ces comportements de veilleurs de nuits.
Nous accompagnons les agents de sécurité qui souhaitent évoluer dans le métier pour provoquer leur chance !
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