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LE PROFILAGE : L'ANALYSE COMPORTEMENTALE

Dernière mise à jour : 14 déc. 2022

De la protection rapprochée à la protection étendue. Connaître et maîtriser les micro-expressions.



La protection rapprochée : tel un pêcheur qui jette sa ligne et attend qu'un poisson morde à l'hameçon, l'agent de sécurité limite son attention à ce qui se trouve devant ses yeux, ce qui est palpable, tangible.

  • Suivant l'illustration ci-dessous, l'agent de sécurité en bleu face au visiteur en vert dans la zone rouge ne voit pas les indicateurs de dangers comme les mains, parce que le visiteur se trouve dans sa zone de contact physique. C'est la zone de danger. L'agent ne voit pas l'objet que le visiteur tient dans sa main. Si le visiteur avait la main dans sa poche, il ne sait pas sur quoi il pose sa main, ce qui devrait lui permettre de redoubler de vigilance.

  • Dans la position du milieu du visiteur : la zone bleue claire appelée zone de contact verbal (l'agent se trouve en dehors d'un coup d'arrêt, il voit les mains et il maintient la bonne distance de sécurité, ce qui n'est pas mal.


La protection étendue (la zone grise)

  • Dans la zone grise, tel un chasseur à la recherche d'un gibier, l'agent porte son regard très loin. Ce qui lui permettra d'identifier le visiteur qui se trouve dans sa zone d'observation, avant que ce dernier ne s'approche de sa zone de contact verbal. Ce qui lui laisse le temps de bien observer le visiteur, le questionner des yeux, d'observer les indicateurs de dangers directs et indirects.

-Les indicateurs de dangers directs sont : les mains, le ventre, les chevilles, le dos.

-Les indicateurs de dangers indirects sont : un sac, la poplité, le plexus, les cheveux etc ,


Question : Pourquoi le terroriste ne passe pas à l'action sans repérage ?


Réponse : Premièrement, il prend le minimum de risque pour un maximum de victimes. Deuxièmement, il ignore le niveau de formation des uns et des autres, leur expérience dans le métier, leur personnalité.


Quel est le but du terroriste ? Semer la terreur, faire le maximum de victimes, toucher les symboles, faire écho dans les médias.

-Maximum de dégâts

-Maximum de publicité

-Maximum de faisabilité

-Minimum de risque


Voici le mode opératoire de l’adversaire


1. Phase de reconnaissance pour repérer les failles à exploiter :

Il veut comprendre l'organisation de la sécurité sur votre site,

Le déroulement des contrôles de sécurité (le respect de ces derniers par les différents acteurs que sont les agents privés de sécurité)

Il cherche à identifier les vulnérabilités pour déterminer le mode d'action.

Prise de vue (photo, film), de notes allant jusqu'à poser des questions aux agents.

Surveillance des caméras, des entrées du site etc,


2. Test de vos capacités de réaction :

Il teste les contrôles de sécurité, les dispositifs de protection qui sont mis en place

Il va actionner le déclencheur manuel par exemple et observer les réactions du service de sécurité.

Il va abandonner un sac dans un coin et observer la réaction du service de sécurité

Il peut créer une bagarre ou autres incidents et observer le travail des différents intervenants...Ceci lui permet d'identifier les acteurs, leurs points forts et points faibles.


3. En fonction des éléments rassemblés, il va choisir un mode opératoire :

Plusieurs choix lui sont offerts, il a trouvé le moment propice suivant le jour, l'heure...

Certains agents appliquant strictement les consignes alors que d'autres les négligeant, il a trouvé les vulnérabilités...


4. Planification de l'attaque :

Il connaît maintenant dans les moindres détails les habitudes du site,

le fonctionnement des acteurs de la sécurité, leurs points forts et leurs points faibles... le niveau d'implication du personnel, voire des clients et visiteurs.

La négligence de certains membres du personnel rend la préparation possible, plutôt facile.


5. Exécution du plan établi :

Il passe à l'acte parce que les voyants sont au vert...



Il est toujours possible d'empêcher un terroriste de passer à l'acte, de le dissuader, le retarder, lui interdire l'accès à votre site de par la sensibilisation et le professionnalisme des différents acteurs de la sécurité privée ; de par leur capacité à repérer les incohérences, à s'étonner de tout, leur vigilance, leur sens de l'observation, leur connaissance de la menace terroriste, le respect stricte des consignes ou non, l'application des procédures. Par le signalement systématique de toute activité suspecte à la hiérarchie, car préparer un acte terroriste laisse toujours des indices.


Comment détecter un terroriste ?


Pour commencer, le terroriste n'a pas de look particulier, pas de religion particulière, pas de couleur de peau particulière, barbu ou non. Tel un caméléon, il prend l'apparence de son environnement donc pas facile à détecter. Néanmoins, certains comportements dits anormaux permettent de le repérer comme le visage masqué par une capuche ou des lunettes de soleil (Des comportements non assumés ; possible communication par des gestes).

Présence du même individu sur votre site plusieurs fois sans raison précise, qui observe les agents de sécurité ; prend des photos ; stationnement prolongé d'un véhicule avec des personnes à bord, etc.

Son habillement qui ne correspond pas à la saison ou à l'environnement par exemple...


La préparation d'un acte terroriste laisse un ensemble d'indices.

Tout d'abord, l'agent de sécurité doit développer ses réflexes en matière de prévention des risques terroristes.


Cultiver son comportement personnel : être exemplaire,

Combattre les habitudes et les routines : respecter strictement les procédures, se tenir informé des consignes et de leurs mises à jour, contrôler tout ce qui sort de l'ordinaire ou lui parait inhabituel. Ne rien laisser au hasard, ne pas négliger les détails.

Développer ses connaissances en matière de détection : S'informer régulièrement et éviter de relayer les fausses rumeurs.


Le questionnement : savoir questionner un individu suspect.


Il est essentiel que chaque agent sache questionner un suspect. Il doit pouvoir poser les bonnes questions : dites questions ouvertes : (Les chefs de site, chefs d'équipe, chefs de poste, formez vos agents). La qualité de la réponse dépend souvent de la qualité de la question.


L’objectif du questionnement est d’arriver à une décision : Soit l’individu est suspect, soit l’individu n’est pas suspect.

Le questionnement et la reformulation :

Il faut surtout bannir les questions fermées. Les différents types de questions


Les questions ouvertes :

Les questions ouvertes servent à comprendre, à faciliter l’expression, à dialoguer, à échanger. Elles commencent généralement par un adverbe (POURQUOI, COMBIEN, COMMENT, QUAND) ou un adjectif / pronom interrogatif (QUEL, QUOI, QUI) ou le QQOQCCP (Quoi, Qui, Où, Quand, Combien, Comment, Pourquoi)


QUI ? C'est qui votre ami ?
Quoi ? Qu'est-ce que vous cherchez exactement ?
OÙ ? Où travaille-t-il ?
QUAND ? Quand est-ce que votre ami va arriver ?
COMBIEN ? Combien de vos amis travaillent ici ?
COMMENT ? Comment s'appellent les personnes que vous attendez ?
POURQUOI ? Pourquoi avez-vous laissé votre sac ici ?

Les questions d’approfondissement :

Les questions approfondissement : servent à approfondir la première réponse. Elles invitent votre interlocuteur à développer son idée, ses réponses, ses solutions, ses opinions. Ces questions d’approfondissement évitent de rester en surface. Ce type de questionnement doit être systématique lorsque votre interlocuteur exprime une opinion à base d’adverbe ou donne des réponses vagues. Exemple de question d'approfondissement ; C'est-à-dire ?, Qu'entendez-vous par là, que voulez-vous dire ? Ah bon ? Pourquoi dites-vous cela ? Quel type ? Que souhaitez-vous alors ? etc.

Les questions fermées :

Les questions fermées : elles servent à valider, cadrer et obtenir un accord. Généralement les questions fermées autorisent seulement une réponse de type « oui, non », et découragent les développements dans les réponses qui vous sont faites.


Exemple de question fermée : Est-ce que... "par oui ou par non ". Vous n'obtiendrez pas plus de lui.